Récit de course : 10 kms de Paris Centre 2022

« Jamais je ne recourrai un 10 kms, c’est une épreuve beaucoup trop difficile. La souffrance est trop intense. Jamais, plus jamais. »

C’est en substance ce que j’ai l’habitude de dire lorsque l’on aborde la thématique des épreuves de course à pied. Pour moi c’est une épreuve redoutable car l’intensité requise pour l’affronter est juste terrible. Cette douleur dans la poitrine, cette tension sur les tempes, cette envie de vomir à l’arrivée. J’ai jeté l’éponge le matin de deux épreuves de course à pied auxquelles je m’étais inscrit et il s’agissait de deux épreuves de 10 kms (les 10 k du 14ièm et 8ièm arrdt. de Paris) et cela remonte à au moins 5 ans.

Si bien que lorsque Xavier G. me suggère de m’inscrire à trois jours de l’épreuve c’est un grand non catégorique que je lui fournis sans même réfléchir un dixième de seconde.

Or le vendredi 14 octobre je l’accompagne place du Palais Royal retirer le dossard et là je tombe devant le grand panneau du parcours… et cela me fait réfléchir !

Je me rends compte que ce parcours passe à 50 mètres de mon immeuble et ceci à deux reprises. Et là cela fait tilt ! Je me dis que c’est l’occasion ou jamais d’enfin faire participer mes plus fidèles supporters en herbe que sont mes enfants de 5 ans. Mes enfants vont enfin me voir courir. Et cela me mets en joie de les faire participer à la fête. Et cela est sacrément encourageant.

Samedi 15 octobre : je m’inscris.

Préparation / Sensations

Vous me connaissez…que vais-je faire la veille au soir ?

Je vais aller au Starbuck pour : un vanille latte (SANS caféine) et une part de cake au citron. Eh bien non ! Pas cette fois. Je vais me faire à demeure mon propre vanille latte avec ma macération de gousses de vanille dans du rhum que je fais bouillir (1 cuillère à soupe seulement) dans du lait entier. Or je ne m’en apercevrai qu’un peu tard, pour que l’alcool s’évapore complètement il faut faire bouillir au moins 2 minutes le breuvage ce que je ne vais pas faire. Donc j’ingurgite une substance que je trouve sacrément alcoolisée…hips ! D’autant plus que je bois pas une goutte d’alcool depuis plus de 10 ans.

Mais passons…

Dimanche matin : pour le top départ

Il fait plutôt chaud, près de 15 degrés mais il n’y a pas de rayons de soleil. Les conditions atmosphériques sont moins bonnes que lors des 20 kms de Paris.

J’arrive à me faufiler rapidement dans le sas des moins de 40 minutes. Euh non, je n’ai pas le niveau de courir en moins de 40 minutes ce 10 kms. Je vous l’avoue. J’ai un peu menti lors de mon inscription (c’était du déclaratif). Pardon. En fait j’ai besoin de partir le plus tôt possible pour que mes enfants puissent me voir rue Réaumur et rue Montmartre avant qu’ils ne partent à leur séance de natation. Oui pardonnez mon choix ! Et si j’ai fait du tort à quelqu’un en raison de ma lenteur qu’il me pardonne.

C’est parti

Car je ne peux pas courir à une allure de 4:00 le km, ce qui est requis pour courir en 40 minutes. Je n’ai aucune stratégie de course si ce n’est de courir aussi vite que l’on peut sans exploser : c’est toute la difficulté d’un 10 kms justement ! Un long sprint où l’on est vite dans le rouge, mais pas trop sinon c’est la sortie de route.

Mes sensations au départ ne sont pas terribles. La descente du boulevard de la Madeleine est un peu chaotique, je me fais doubler en deux temps trois mouvements par le meneur d’allure 40 minutes escorté par sa cohorte de coureurs qui veulent le suivre. Non ce n’est pas très bon pour le moral car je trouve qu’ils vont vite, beaucoup plus vite que moi.

Ensuite il faut remonter le boulevard de la Madeleine. Je ne trouve pas mon rythme, je vais courir les 5 premiers kms en 4:10 de moyenne…et ceux d’après en 4:10 de moyenne aussi donc tout pareil. Mais avec des sensations très différentes tout au long de la course. Ma première moitié de course j’ai mal au ventre, un peu, beaucoup. J’ai le ventre un peu gonflé, je ne comprends pas bien. Je ne me sens pas aussi svelte et léger que lors des 20 kms de Paris courus une semaine plus tôt. Il faut dire que c’est avec près de +10 degrés de plus que nous courrons ce 10 kms et qui plus est à une intensité légèrement plus soutenue car il s’agit d’un 10 kms. Et sur cette épreuve je vous l’ai dit : « on se met la rate au court-bouillon ». Et je me retrouve dans les derniers de mon sas « moins de 40 minutes » au bout de 2 kilomètres : la honte ! Je me sens démasqué. « Es cou zé moi » !!!! Promis je vais tout faire pour aller plus vite. Las, je n’y arriverai pas. Je resterai à une allure supérieure à 4:00 au km.

Je souffre donc sur cette première partie de parcours un peu alambiquée comme on peut le voir sur le plan entre la rue Tronchet et la rue Caumartin.

Après la rue de Richelieu passé le 5 ièm kilomètre, je me remets en selle, cela va mieux. Et j’ai surtout la perspective de voir ma famille rue Réaumur au niveau de la rue des Petits Carreaux. Youpiiii.

Quel bonheur ! J’ai l’impression d’avoir des ailes qui me poussent dans le dos lorsque je les aperçois tout là bas !

Je sais que je vais les revoir 1 kilomètre plus loin dans le retour de la boucle au niveau de la rue Montmartre et de la rue d’Argout quasiment en bas de chez nous. Cette fois je m’arrête 1 seconde et les embrasse l’un après l’autre à l’instar d’un Franck Leboeuf qui embrasse le crâne de Barthez (comprenne qui pourra). Indice clef : il faut avoir vu la coupe du monde 98.

La descente, puis la remontée de la rue du Louvre sont une vraie épreuve. Et pourtant il ne reste que 2 kilomètres qui en font 10 !

Rue des Petits Champs, cela va mieux comme on pourra le voir en images (au pluriel) avec la Place des Victoires en arrière plan et sa statut de Louis 14.

Et quant au dernier kilomètre qui est une descente de l’Avenue de l’Opéra, c’est splendide. Cela me fait penser à la descente des derniers hectomètres du marathon de Berlin, mais en pire.

Personal Record

Je passe la finish line en 41 minutes 36 secondes (allure de 4:10) soit mon meilleur temps sur ce type de distance.

Formidable parcours, formidable épreuve et expérience.

Qui a dit que je ne recourrai plus jamais un 10 kilomètres ?

7 réflexions sur “Récit de course : 10 kms de Paris Centre 2022

  1. bblmr

    la coupe du monde 98 ? du 10 km ?
    L’avantage des 10km, c’est que le compte-rendu est plus court à écrire non ?

    1. Il est vrai que pour le 10 kms on hésite presque à prendre la plume. Cela dit comme l’effort est vraiment intense on aimerait que cela soit plus court lorsque l’on est en situation (je parle de la course) !

  2. Les Cr j’enchaine aussi vite que ton chrono, et du coup je ne peut pas suivre à cette allure!!
    toujours un plaisir de te lire et en plus avec des exploits à chaque course!! quel est le secret?

    A suivre…

    1. Merci pour ton fidèle suivi. Pas de secret en dehors du fait d’aller courir avec plaisir le matin. Peut être que depuis septembre j’ai un peu augmenté le rythme auquel je cours lors de mes sorties matinales… je ne sais pas dans le fond.
      On verra pour la SaintéLyon si je transforme l’essai. Bien à toi.

  3. Ping : Récit de course : La SaintéLyon 2022 – Grégo On The Run

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