Dimanche 12 septembre 2021, je me rends une nouvelle fois à Courmayeur (après ma TDS) pour prendre le départ de mon objectif majeur dont l’origine date de 2018 déjà (Voir ce post avec vidéo).
Le Tor des géant en quelques mots
Il s’agit d’une course d’UltraTrail créée en 2010 qui a lieu intégralement dans le Val d’Aoste qui est une province administrative italienne (au même titre que la Toscane, Lombardie etc…). Cette course emprunte deux sentiers historiques les Via Alta 1 et Via Alta 2 qui entourent à eux deux la vallée d’Aoste.
- Longueur du parcours : 330 kms
- 25 cols dont 4 flirtant les 3 000 mètres d’altitude
- Altitude moyenne : 2 000 mètres
- Dénivelé cumulés : 25 000 D+ (et D- car il s’agit d’une boucle avec pour point de départ et d’arrivée la ville de Courmayeur)
- Temps maximal pour être finisher : 150 heures
Nombre de points de checkpoints et autant de ravitaillements : environ 45 plus ou moins espacés sur tout le parcours. On compte également 6 bases vie (où il y a des lits de camps et où l’on récupère un sac qui nous suit de BV en BV). A noter que les ravitos sont réputés comme copieux avec la spécialité phare du pays ; de la polenta servie quasiment systématiquement, et plus rarement des pâtes comme au restaurant.
Le Val d’Aoste en bref
Une singularité de cette province italienne : le français est langue officielle conjointement à l’italien. Les habitants sont appelés des valdotains. On y parle aussi le patois valdotain comme c’est l’usage (d’avoir son patois) partout en Italie.
Le reste c’est très bien expliqué sur wikipedia et en mieux.
Pourquoi le « Tor des Géants » ? Que cela signifie-t-il ?
Le terme de « Tor » c’est du patoi valdotain qui signifie « Tour ».
Et pourquoi « des Géants » est un terme français pour une course qui se court à 100% sur un territoire italien et organisé par des italiens ? Et bien comme dit plus haut le français est langue officielle et est parlé par tous les valdotains. Par ailleurs la toponymie des lieux est beaucoup plus francophone qu’italienne.
Qui sont les « Géants » auxquels fait référence la dénomination de la course ? Les coureurs ?
Eh bien pas du tout.
Les géants désignent les 4 massifs montagneux (ou montagne) qui circonscrivent la vallée d’Aoste et qui constituent la perspective des coureurs. Ces 4 géants sont les suivants :
- Le massif du Mont Blanc
- Le Gran Paradisio
- Le Matterhorn (Mont Cervin pour les francophones)
- Le Monte Rosa (Mont Rose pour les francophones)
330 kms pour un Ultratrail : on assiste à une surenchère de kms pour permettre aux finishers de démontrer qu’ils sont très forts ? En d’autres termes il faut être particulièrement fort physiquement pour en venir à bout ?
La remarque est intéressante et requiert que l’on s’y penche et développe quelque peu.
Sans enlever un quelconque mérite aux finishers du Tor nous devons apporter quelques bémols à cette affirmation selon laquelle les finishers du Tor sont des athlètes qui ont réalisé un exploit.
Tout d’abord notons que la durée limite est de 150 heures pour arriver à Courmayeur (enfin pour y retourner) soit une moyenne de 2 km/heure. Certes, cela est sans compter les arrêts au stand pour manger et dormir. Néanmoins certains finishers prétendent n’avoir jamais couru ou très très peu sur le parcours. En d’autres termes le rythme de course est plus celui d’une randonnée à un pas rapide que celui d’une course de 50 kms où l’on peut courir – sur certaines portions de plats et en descente – à un certain rythme (rappel : courir c’est avoir en suspension les deux pieds au-dessus du sol)
Une singularité du Tor : la gestion du sommeil
En fait le Tor est une épreuve qui ne peut même pas se comparer à des formats de 100 miles (de type UTMB) où l’on peut sans trop de problèmes traverser deux nuits blanches au max (ce qui est physiologiquement possible sans causer de dommages). En revanche au-delà de 170 kms le temps « de course » est tellement long que la gestion de la fatigue et de la privation de sommeil deviennent un enjeu CLEF qui est totalement inédit pour les participants familiers des formats « plus classiques » d’Ultra. Je ne sais toujours pas comment je vais m’adapter à des intensités de fatigues que je vais connaître pour la première fois. J’ai bien une stratégie comme celle de dormir dans toutes les bases vies…mais combien de temps ? Et y arriverai-je ? Quid des siestes flash le long du parcours à partir du troisième jour comme le relatent de si nombreux témoignages ?
Pourquoi je me suis inscrit à cette épreuve ?
Parce que j’adore la polenta !
Mais terminons par une pirouette plus poétique et mystique…
Quel est mon rêve sur ce Tor ?
J’aimerais passer ce col de Malatra (voir photo ci-dessous), le tout dernier col (à 2900 mètres d’altitude) c’est la toute dernière porte, celle de la libération avant l’arrivée effective située 15 kms en aval. Tout coureur qui la franchit ressent une émotion intense car en général il sait qu’il va terminer à coup sûr cette épreuve et arriver à Courmayeur en finisher.

J’aime beaucoup ton excuse pour aller sur cette belle balade.
Je te souhaite un beau passage de col, et un bon retour à Courmayeur !
Pas besoin d’aller si loin, BM en fait de très bonnes … à la maison !!!
Bravo Grégory, sincères félicitations. Je viens de visionner une vidéo où tu apparais (vidéo faite au mont de la saxe) quelle émotion ! j’espère que tu nous feras bientôt un compte-rendu détaillé avec de nombreux conseils issus de ton expérience, on ne sait jamais peut-être qu’un jour je franchirai le pas pour m’inscrire. Bonne récupération, encore bravo.
Merci à toi Manuel. Je n’ai pas vu la vidéo de mon côté, tu en as de la chance 🙂 !!
Bien sûr le compte rendu est en cours de production.
C’est un lourd très lourd morceau ce Tor des Géants… à ne pas mettre entre toutes les mains.
Bien joué Greg! Tu l’as fait ton Tor des Géants!
Cela fait plaisir d’avoir de tes nouvelles. Surtout que je n’ai pas ton numéro de tél et que j’ai tout essayé pour te joindre à Courmayeur (via LinkedIn). STP : essaye de me joindre via l’Email. Merci à toi.