Ce post va être assez long. Mais je vous en donne la grille de lecture car j’imagine que les lecteurs ne sont pas intéressés par son contenu in extenso. Je sais je sais, j’ai pour habitude de vous livrer un récit linéaire de mes courses qui sont trop longs (et parfois indigestes) mais en fait je l’écris surtout pour moi-même pour me souvenir plus tard. A moins que je ne l’écrive pour mes petits-enfants (que je n’ai pas encore) pour qu’ils se rendent compte qu’à notre époque nous devions nous déplacer et donner de notre personne pour vivre ces épreuves alors que nos progénitures pourront vivre virtuellement n’importe quelle aventure comme l’ascension de deux fois l’Everest en restant confortablement assis dans un canapé grâce aux puces produites par Google implantées dans leur cerveau. On appellera cela la réalité virtuelle augmentée… En fait j’ai besoin d’accoucher sur le papier assez rapidement mes sensations de course car lorsque je les relis beaucoup plus tard je redécouvre totalement la course. La mémoire a une telle capacité d’oubli, de sélection, que je me dois de tout graver dans le marbre assez vite. Le cerveau efface d’ailleurs plutôt les sensations d’effort, de souffrance pour ne garder que les bonnes. Et ce processus s’effectue dans un laps de temps plutôt rapide. Jujez en plutôt : Le soir de la course, dans le gymnase d’arrivée, vautré sur une chaise de laquelle je n’arrive pas à m’extraire, perclus de courbatures je me dis que “le Trail ce n’est pas pour moi, que le prochain prévu à Verbier en juillet est compromis, qu’il va falloir annuler”. Quant à celui de l’Aubrac je me dis que “c’était le premier et le dernier”. Et après une bonne nuit de sommeil le matin au réveil je me dis : “C’était vraiment le pied, C’est quand le prochain ?”. Ce processus est probablement le fruit de la sélection naturelle. Si nous n’avions pas ce processus, ce mécanisme d’oubli de la souffrance, impossible pour l’homme d’aller affronter une nouvelle fois le danger, il serait resté dans sa caverne et aurait péri définitivement.
Bon retournons à mes moutons ou plutôt aux vaches de l’Aubrac à la belle robe marron. Je résume : pour les lecteurs qui ne sont pas intéressés par le témoignage de la course en tant que telle c’est à dire le déballage de mes émotions, le sang, la sueur, et les problèmes intestinaux intempestifs, mais qui sont plutôt attirés par le côté analytique et le fruit de mon cortex cérébral alors je les invite à passer directement à la fin du récit pour les aspects réflexions sur la nutrition / analyse de performance / matériels etc… Quant aux autres accrochez vous, l’Ultra c’est long et on attaque maintenant.
Préambule :
Janvier 2015 : une envie subite de m’inscrire à un Trail de montagne. Je jette mon dévolu sur celui de la X-Alpine Verbier Saint Bernard : 111 kms et 8000 D+. Mais je me dis qu’il faudra un “petit” trail pour me faire les jambes. Et là je tombe sur celui de l’Ultra Trans Aubrac 105 kms et 3600 D+. Et comme j’adore cette région, que cela colle bien à mon agenda, je m’inscris. Voilà comment je me retrouve là.
Le Récit de l’Ultra Trans Aubrac 105 kms / 3600 D+
Réveil à Paris à 5h45 heures du matin, direction Orly. Je n’arrive pas à m’assoupir dans l’avion. Atterrissage à Rodez à 10h30. Après la visite de la ville sous un magnifique soleil je déjeune au café Bras, visite le musée Soulages (cela vaut le coup), goûte au café Bras (encore, mais on dit de moi que je suis un vrai pilier de salon de thé) et puis je me dépêche pour arriver après 40 minutes de voiture dans le joli village de Saint Geniez d’Olt vers 17h30.
Je m’installe dans un hôtel avec une vue imprenable sur le Lot, dépose des affaires puis reprends la voiture pour aller à Bertholène pour le retrait des dossards situé à 30 minutes de route. Retour à Saint Geniez d’Olt qui sera le village d’arrivée de cet Ultra. En fait je suis inquiet de n’avoir pas eu le temps de faire une sieste. En effet il est prévu de prendre une navette à 4h30 du matin pour convoyer les coureurs à Bertholène qui est le lieu du départ. Donc pas de moment de repos comme prévu faute de temps, néanmoins je me retrouve dans mon lit assez tôt à 21 heures (record du monde pour moi depuis 20 ans) après avoir avalé une barquette de frites (très rare également). Cela dit, me coucher à 21 heures ce n’est pas vraiment mon heure. Et à minuit… je n’ai toujours pas fermé l’œil. Je n’arrête pas de me tourner et me retourner. L’adrénaline a déjà commencé à monter et donc s’endormir va devenir une affaire de plus en plus compliquée. Je décide de me lever pour manger une des pâtisseries que j’ai préparée pour la course (des financiers). Je lis le dernier Zatopek qui donne des conseils sur le renforcement musculaire adapté aux traileurs. Je n’ai jamais effectué les exercices indiqués et il est probablement un peu trop tard pour les mettre en application à 5 heures du départ. Finalement je vais enfin m’endormir vers 1 heure du matin pour un réveil spontané à 3h05. Une nuit blanche aurait été désastreuse, en revanche le fait d’avoir au moins validé le premier cycle de sommeil (le plus important et le plus réparateur) n’est pas si mal. Et puis j’ai lu le livre du grand marathonien Meb Keflezighi qui indique lui-même qu’il dort très très mal la veille d’un marathon et notamment celui de Boston qu’il a remporté. Alors si j’ai eu une nuit aussi pourrie que celle de Meb je me dis que c’est vraiment de bon augure pour la suite. Après 2 heures de sommeil, l’excitation aidant, je suis sur les startings blocks, frais comme un gardon ! Je file en voiture vers le lieu de départ de la navette. 4h30 : départ de la navette qui est bondée de coureurs. J’essaie de m’assoupir en vain. De toutes manières je suis souvent malade en voiture alors dans un bus qui prend des virages serrés c’est pire, vivement l’arrivée pour éviter de dégobiller ma bile sur mon voisin. Oui de la bile, car mon estomac est vide, en dehors de mon financier nocturne je n’ai rien d’autres dans le ventre, et en dehors d’un bol de thé je n’ingurgiterai rien d’autre avant le départ. J’ai besoin de me sentir léger et de ne pas perturber ma digestion.
Enfin, nous arrivons à Bertholène à 5 heures du matin. Nous attendons dans une salle des fêtes. Il faut tuer le temps jusqu’à 6 heures. J’observe mes collègues traileurs dont certains sont super balèzes. Il y a même un type impressionnant qui aurait pu être la doublure de l’acteur jouant Superman…mais en mieux ! J’ai l’impression de ne pas être à ma place. C’est la première fois que je suis inscrit à un Ultra (i.e. course avec une distance supérieure à 100 kms) et en discutant avec certains je m’aperçois que leur palmarès (UTMB, UT4M, Les Templiers) est à des années lumières du mien. Et lorsque l’on me demande « Et toi tu as couru quoi ? »… C’est avec quelque embarras que je réponds « euh et bien les 5 dernières SaintéLyon », on me regarde d’un œil un peu narquois, surtout Superman qui n’a pas eu besoin de me passer sous les rayons X pour apprécier la faible menace que je pouvais représenter pour lui en terme de rang au classement final.
Le speaker nous annonce qu’il devrait y avoir des orages mais que la météo s’améliore d’heure en heure et qu’en fin de journée cela devrait se découvrir. La météo je la connais par cœur pour avoir fait des checks compulsifs sur smartphone tous les jours depuis une semaine sachant pertinemment que jusqu’à J-2 cela ne sert à rien…. Je dépose mon « sac de change » (sac poubelle avec des vêtements de rechange que je pourrai récupérer au ravito de Laguiole au Km 54) et fait checker mon matériel obligatoire auprès de l’organisation. Procédure obligatoire avant de se faire badger pour initialiser la puce du dossard.
Il est 5h45, il est temps de monter au pied du château en ruine de Bertholène (distance non incluse dans les 105 kms). 6 heures, le château s’embrase, feu d’artifice, une musique retentit et c’est parti.
Etape 1 : du château de Bertholène à Saint Côme d’Olt (22 kms)
Et cela part très vite, je ne comprends pas bien. Il faut noter qu’en plus des 222 coureurs de la course solo 105 kms il y a également 75 autres coureurs sur le format « 4 relayeurs ». Ces derniers ne courent donc pas la même course et filent à un autre rythme pour tenir 22 kms jusqu’au prochain passage de témoin à Saint Côme.
Ce premier parcours est très roulant. Le sentier est très sec. La cohorte de coureurs illuminant le chemin avec les frontales n’a rien à envier au ballet de lumière de la SaintéLyon. C’est parfois superbe. Superman vole et me double en un éclair de cape, je ne le reverrai plus.
Ma stratégie hyper poussée est la suivante. Ne pas dépasser les 80% de FC Max, en aucun cas même dans les montées (surtout dans les montées puisque c’est là que les pulses montent). Et surtout prêter attention dans les plats, descentes et faux plats à bien rester dans le range 70 / 80%. Et surtout arriver à Saint Côme frais comme un gardon. Cette première étape de 22 bornes doit être une étape de mise en chauffe, rien de plus.
On sent que le jour se lève, j’entends le son du coq. Finalement assez vite il faut ranger la frontale qui ne sert plus à rien. Et dans le rangement du sac je vais perdre mon bonnet Gore, point important pour la suite car c’est ce bonnet qui me protège des intempéries. Alors comment je me sens après ces 2 heures de sommeils ? Plutôt en forme si ce n’est que mes intestins me font assez mal. Je serai contraint de m’isoler de la course à trois reprises….
A noter dans ma « Short Liste Trail » : Ne plus manger de frites la veille d’une course !
Et j’arrive très relax au premier ravito de Saint Côme qui est un magnifique village sur le chemin de Saint-Jacques.

J’ai un rituel rodé pour me restaurer lors des ravitos : je ne prends que deux substances.
du Coca aveyronnais (3 gobelets) et 1 banane : c’est tout !
Je remplis ma poche a eau, laissée vide depuis le départ, d’environ 0.5 l de Coca aveyronnais. Oui je n’ai rien bu depuis mon gobelet de thé à Bertholène mais je me connais assez bien coté hydratation, je peux courir 3 heures sans problème sans boire en courant à une faible intensité, et il ne fait pas chaud du tout. Remplir une poche à eau c’est vraiment l’enfer, cela me prend du temps. Mes vêtements dans mon sac prennent trop de place. Finalement mon temps d’arrêt à ce ravito est de 10 minutes. Je peste trouvant que c’est trop long. Je ne me doute pas encore du temps que je vais laisser sur le prochain…
A noter dans ma « Short Liste Trail » : Se débarrasser de sa poche à eau et utiliser des flasques !
Pointage à la sortie du premier ravito Saint Côme d’Olt au km 22 après 2h 55min de course / 148ième au classement général.
Etape 2 : de Saint Côme d’Olt à Laguiole (30 kms)
Départ de Saint Côme d’Olt à 9 heures. Le village qui est sur le chemin de Saint Jacques est magnifique mais pas le temps de contempler. On attaque tout de suite une montée. Et puis au bout d’un moment je m’aperçois qu’il n’y a plus de balises. Je me retourne, il y a deux coureurs qui ont eu tort de m’avoir suivi. Et il faut se rendre très vite à l’évidence, nous nous sommes égarés. Il faut revenir sur nos pas et accélérer dans la descente pour retrouver le bon embranchement. Bilan : 10 bonnes minutes de perdues, et un petit coup au moral d’avoir encore gaspillé du temps et de l’énergie pour rien.
Il y a beaucoup de sentiers en sous bois, des descentes assez sévères mais surtout de la montée. On passe devant l’abbaye de Bonneval célèbre pour ses chocolats (pas vraiment high quality) vendus assez chers (pour ce que c’est) et en général distribués dans des magasins souvent caractérisés par une atmosphère très relaxante sous un fond de musique religieuse, de parfum d’encens et tenus par un vendeur ressemblant à un gourou de sectes. Enfin bref, peu importe, l’abbaye est belle. On n’a pas le temps non plus de visiter, il faut tracer. C’est sympa les trails car le rythme de marche, petit trot, permet de discuter avec les autres coureurs. Alors au classement/hit parade des sujets de conversations abordés durant un trail figurent en tête : les chaussures et notamment la marque Hokka One One (super chaussures) et également le « Trail des Templiers » (“magnifique départ, mais beaucoup trop de monde”).
Donc durant un trail on tape la causette au début de l’épreuve… après c’est un peu plus compliqué.

Revenons à l’étape.
Tout se passe bien jusqu’à ce que le tonnerre gronde, l’orage éclate, pluie, grêle se mettent de la partie pendant près d’une heure. Les chemins deviennent boueux. En général quand il y a un peu de boue sur un sentier, on se contorsionne pour la contourner. Mais dans le cas présent les sentiers deviennent totalement impraticables avec d’un côté du fil barbelé clôturant le champs, à droite un mur d’arbre et au milieu un torrent de boue devenant le seul espace pour avancer. Alors on ne fait plus le difficile pour essayer de les éviter. On y va gaiement en ayant de la boue jusqu’à mi mollet. Dans un premier temps courir sous la pluie, le déchaînement des éléments, a quelque chose d’assez exaltant, il faut l’avouer. Le problème c’est quand vous vous rendez compte que vous êtes trempés jusqu’aux os (d’autant que j’ai perdu au début du parcours mon bonnet Gore). Avec la grêle j’ai l’impression de recevoir des hallebardes sur le crâne. En fait les conditions météo sont telles que je me demande si l’organisation n’est pas susceptible d’arrêter l’épreuve. Beaucoup de concurrents courent avec des bâtons en métal qu’ils enfoncent dans le sol…est-ce des paratonnerres portables ?

Laguiole approche et franchement je prends un gros coup au moral. Je me vois en train d’expliquer à mes proches les raisons de mon abandon, à écrire mon récit de course et notamment les conditions dans lesquelles j’ai décidé pour la première fois de jeter l’éponge (mouillée comme il se doit…OK jeu de mot facile). Je parle à un coureur que je croise en lui disant qu’il faut garder le moral et lui de me répondre « je ne l’ai plus ». C’est étrange mais sa réponse me met un grand coup sur la nuque. Cela m’impacte. Nous entrons dans la commune de Laguiole pour son ravito. Les bénévoles qui protègent le parcours aux intersections avec les routes sont emmitouflés dans des capes avec des parapluies. Un passant me lance : « c’est sûr c’est plutôt un jour à rester chez soi à regarder un match. »
J’entends les sirènes (je parle des créatures avec une queue comme dans Ulysse…pas des alarmes 🙂 qui me soufflent d’abandonner avec une mélodie enchanteresse , je m’imagine prendre une douche bien chaude, je suis tenté d’en finir… Et j’arrive dans le gymnase du ravito sous les « bravo !!! » de quelques supporters. Et là le spectacle est assez effroyable. Une dizaine de coureurs totalement rincés et éprouvés essaient de se changer, le regard complètement dans le vide, certains sont immobiles, exténués. Et moi je ne sais pas quoi faire. Je bois mes trois gobelets de Coca aveyronnais, deux bananes car j’ai vraiment la dalle. Et puis je m’empare de mon sac de change sans grande conviction, sans savoir si je donne suite. Il y a une navette qui part dans 5 minutes pour Saint Geniez d’Olt : je la prends ? Cela dit je suis heureux de trouver dans mon sac de change une boîte de financiers (équivalent de 7 grosses madeleines), un rocher au chocolat praliné d’Yves Thuriès. J’avais oublié que je les y avais glissées. Et là je viole mon plan de marche nutritionnel, je ne respecte pas ce que j’avais prévu sur ma prise alimentaire. J’engloutis de manière compulsive cette nourriture comme pour avoir du réconfort, sans apprécier…je dévore ou plutôt boulotte. J’enlève avec difficulté mes vêtements. J’ai besoin d’aide. Une charmante personne (un monsieur quinquagénaire) à qui j’offre un financier me donne un coup demain. On discute un peu, il est traileur mais n’a pas pu s’inscrire et encourage un ami. Il m’aide à mettre mes vêtements secs car je ne peux le faire tout seul car j’ai les muscles tétanisés. Néanmoins le côté réconfortant des vêtements secs me fait un bien fou. Et miracle j’entrevois par la porte du gymnase qu’il s’est arrêté de pleuvoir. J’ai beaucoup de gratitude pour ce monsieur (ange gardien). Je lui dis que c’est finalement grâce à lui que je repars. Je vais me faire badger en disant à l’organisation « OK je repars ! » Il se sera écoulé près de 30 minutes dans ce ravito.
Pointage à la sortie du deuxième ravito de Laguiole km 52 après 8h 10min de course / 77ième au classement général (gain de 71 places)
A ce ravito j’apprendrai plus tard qu’il y a eu 26 abandons soit 43% du total des abandons (49 en fin de course).
Etape 3 : de Laguiole à Burons des Bouals (20 kms)
En sortant du ravito je claque des dents. Je n’avais pas conscience de m’être à ce point refroidi. Mais je sais qu’en courant ma température corporelle va remonter. D’ailleurs le parcours nous redonne l’occasion de nous réchauffer en nous faisant passer dans une des forges des couteaux Laguiole, où l’on passe devant un très bruyant atelier où un employé devant est en train d’aplatir un fer rougeoyant à l’aide d’un énorme masse. Ce clin d’œil est assez sympa. On ressort très vite pour initier la montée en direction des plateaux de l’Aubrac. Je suis remis en selle. On reconnaît au loin le fameux restaurant triplement étoilé de Michel Bras surplombant une pente. Malheureusement cette année pas de ravito surprise concocté par le chef pâtissier comme l’année précédente. Tant pis…

Je vais traverser la plus belle partie de ce Trail. Les chemins de campagnes boueux sont loin derrière nous désormais. A nous les fameux paysages d’alpage, les plateaux pelés et énigmatiques de l’Aubrac. C’est magnifique et c’est pour contempler tout cela que je me suis inscrit. Le ciel est plombé mais la magie de ces grands plateaux demeure. Ah petit pépin, mon téléphone portable a pris l’eau et ne fonctionne plus, je ne peux pas prévenir Laetitia que tout est OK. Cela ne fait que grimper jusqu’à la station de ski de Laguiole. Le sol est assez agréable pour courir. Je suis quand même un peu indisposé en raison d’un estomac très très lourd, bien lesté du fait des financiers que j’ai boulotés à Laguiole. Las je regrette de n’avoir pas pu me contrôler lors de cette fuite en avant. C’est d’autant plus dommage que je me fais vraiment plaisir à contempler le paysage. Cette partie du parcours se traverse comme un enchantement, l’envie d’abandon n’est qu’un très lointain souvenir. Et finalement j’arrive au ravito suivant – le Buron des Bouals – où l’on pointe tout de suite la puce de mon dossard.
Pointage à l’entrée du ravito du Buron des Bouals km 73 après 11h 05min de course / 54ième au classement général (gain de 23 places)
Les bénévoles nous accueillent pour le « ravito surprise » de cette année. Le ravito est composé de spécialités locales bien roboratives : des canapés de terrine, des tripoux, une soupe chaude. Or je viens d’avaler mes trois gobelets de Coca aveyronnais…et j’ai une grosse envie de vomir. Alors les tripoux et canapés, cela risque de ne pas le faire du tout. Je quitte immédiatement le ravito soit un arrêt express de 2min 30s.
A la sortie un panneau nous indique qu’il reste 28 kms. Je me dis que c’est gagné et que cela ne va être qu’une formalité. Je fantasme en train d’arriver avant la tombée de la nuit devant une foule en délire le long du Lot à Saint Geniez d’Olt. Je suis en fait complètement à côté de la plaque, ce n’est pas du tout ce qui va se passer. Mais le désenchantement n’est pas pour tout de suite. Il va s’écouler énormément de temps avant d’en prendre conscience.
Etape 4 (le final) : du Burons des Bouals à Saint Geniez d’Olt (29 kms)
Cela pourrait s’intituler un « Ultra Trail sans fin ». Je ne sais pas encore qu’il me faudra encore 4h30 de course d’ici l’arrivée. Mais il vaut mieux pour moi que je reste dans l’ignorance. La première partie est encore magnifiquement belle. Après avoir traversé Aubrac (le village) nous initions une légère descente. Il reste quelques kms d’alpages et de plateaux avant de regagner des sentiers de sous-bois. Je m’accroche au rythme d’un autre coureur (Fabrice H.). Parfois je suis devant (rarement) et parfois je le colle aux basques (très souvent). Dès qu’il se met à courir je me mets à courir. Dès qu’il s’arrête, je m’arrête aussi. On ne se parle pas. On est dans la même galère, silencieux. Je n’ai pas vraiment la force d’initier une conversation. En revanche je lui demande selon lui combien il reste de kms. « Je ne sais pas, je n’ai pas de GPS , je dirais qu’il reste environ 20 kms » « Donc cela nous fait au moins 3 heures ». Le paysage change on retombe dans des sous-bois, on passe devant une grande cascade. Parfois il faut traverser des rivières. Sur la traversée de l’une d’elle je glisse et me mouille jusqu’à la taille. Le rythme est de plus en plus lent, cela ressemble à un trek. A travers le sous-bois on aperçoit des rayons de soleil, la température est montée puisque nous ne sommes plus à la même altitude. Mes quadriceps ne peuvent plus encaisser les descentes lors d’efforts excentriques. J’ai mal à chaque impact. La sensation d’avoir de la limaille de fer entre les fibres musculaires. Je préfère encore les montées. Même si ces dernières sont parfois très raides. A titre de comparaison la montée des aqueducs de Beaunant (montée célèbre sur la fin de la SaintéLyon) c’est juste de la ballade. Ici les montées sont encore plus raides et sur une surface en terre, on est parfois contraint de mettre les mains pour conserver son équilibre et ne pas chuter.
A chaque croisement d’une route en bitume je demande aux supporters : « combien de kms reste-t-il ? » Or les réponses ne sont pas cohérentes entre elles. Les kms s’égrènent lentement, cela n’en finit pas…alors que je suis fini.
Coup de stress sur les tous derniers kilomètres
Il est temps de remettre la frontale. On court dans un sous-bois où il fait nuit noire. Fabrice H me dépasse et me lâche alors que je suis en train de perdre des plombes à ranger mon sac. Je vais donc terminer seul. Je traverse une route où il est inscrit sur le bitume : Courage il reste 4 kms ! Je cours tout seul le long d’une rivière. Il y a des marquages fluo roses fixés sur le tronc des arbres. Mais je m’inquiète car cela fait maintenant trente minutes que je cours à vive allure et je ne vois toujours absolument pas la lumière de Saint Geniez d’Olt alors que je devrais y être depuis un bon moment. Aucune lumière de frontale derrière moi, aucune lumière devant moi. Je pense m’être trompé de direction, je suis perdu. Mon portable qui a pris l’eau sous l’orage de grêle ne fonctionne plus pour éventuellement appeler le numéro d’urgence. Je ressens un coup de stress, un vrai coup de flip. Je perds les pédales. Je sens l’adrénaline monter ce qui a au moins l’avantage de me faire courir plus vite sans ressentir aucune douleur, je dois être à au moins 11 kms/heure sur un sentier en terre battu sèche. Je cours, je cours… trop tard pour revenir sur mes pas il s’est écoulé trop de temps surtout qu’il y aurait une côte à gravir et que je n’en ai pas la force. Je suis à la limite de l’affolement. On se calme, on se calme, on se calme…. pourtant j’ai les pulses au plafond, la trouille, et après de longues minutes dans ce noir impénétrable….miracle je vois une lumière de frontale au loin. C’est celle de Fabrice H. Finalement j’étais sur le bon chemin. Yeeessss. Le soulagement, comme si je venais de franchir la finish line ! “Alors tu es sur que nous sommes sur le bon chemin ? Il n’y a pas 4 kms ce n’est pas possible on s’est planté, aucune lumière à l’horizon !” Fabrice H me répond “Mais non c’est bon je reconnais la fin, je l’ai déjà courue il y a deux ans, on va arriver d’un seul coup dans le village”.
Nous apercevrons effectivement une première maison de Saint Geniez d’Olt. Il reste un tout petit km. Il n’y a pas beaucoup de lumière, absolument personne pour nous encourager le long du Lot, c’est un peu lugubre. Quelques gamins nous accueillent au moment où le parcours rejoint la route. Il reste 500 mètres avant d’aboutir au gymnase. Des barrières, des circonvolutions sur un parking et enfin nous pénétrons dans l’énorme gymnase éclairé qui contient une bonne centaine de personnes (bénévoles, coureurs atablés). On se claque dans les mains avec Fabrice sur la toute dernière ligne droite.
C’est fini, on se fait badger au pied du podium. Fabrice et moi-même sommes finishers en 15h37min respectivement à la 47ième et 48ième place au scratch.
“Le bonheur, si je veux ?” Bien sûr qu’on s’en empart, et le TShirt de Finisher avec, on l’a bien mérité non ?

Epilogue : après le podium de remise des Tshirt de finishers, je pose la question à mon compagnon de fin de course. “Comment tu t’appelles?” “Fabrice.”… “Enchanté, moi c’est Grégory, félicitations, on a bien couru c’était bien”.
Quelques réflexions / pêle-mêle :
- Le chrono / la performance
Je termine 48ième sur 173 finishers (soit 28%) parmi 222 coureurs qui ont pris part à la course (taux d’abandon de 22%).
J’ai couru à une allure de près de 9 min / km soit une vitesse de 6.7 Km/heure. Il me semble que la marche c’est presque 5 km/heure. Donc j’ai couru cet Ultra Trail à une vitesse proche de celle de la marche. Certes il y a eu un cumul d’arrêt ravito de 40 minutes sans compter les innombrables arrêts de type, j’ouvre mon sac, je range mon sac, je vais aux toilettes dans la nature, et puis dans les montées on marche. Et j’en arrive à mon point deux.
- L’Ultra Trail avec du dénivelé c’est comme un Trek pour les uns et une “vraie” course pour les champions ?
On peut se poser la question. Le premier a terminé l’Ultra Trans Aubrac en 10h 59min (allure de 6min16s / km) ce qui est extraordinaire et constitue une “vraie allure de course à pied”. Mais il y a déjà une vraie cassure avec le 20ième au classement qui arrive 3h 32min après le vainqueur (allure de 8min 20s). Il y a un monde un fossé entre l’élite et les coureurs du ventre mou. On ne fait pas la même course.
Finalement le rythme de trail “des coureurs tout venant” comme moi se rapproche beaucoup plus d’un Trek
- Le Trail est une épreuve spécifique qui nécessite un entraînement spécifique :
Ce qui m’a beaucoup pénalisé sur cette course c’est ma trop faible préparation à descendre. Mes quadriceps ont commencé me faire souffrir dès le trentième, et ont commencé à me ralentir très sensiblement dans les descentes après le Burons des Buals (après 75 kms). Lorsque je dis très sensiblement cela signifie que chaque pas dans une descente était à la limite du supportable pour moi. Je ne pouvais pas m’élancer dans une descente, sur la défensive, ce qui est pire puisque cela accentue encore plus la charge et les traumatismes. Les quadriceps dans une descente luttent contre la gravité et travaillent en excentrique. Or travailler les quadriceps en excentrique ne peut se faire qu’en descente (ou en faisant des squat ?). Force est de constater que je n’tais pas suffisamment préparé. Pour une SaintéLyon passe encore ; le D- est seulement de 1900 mètres mais au-delà de ce cumul cela requiert un vrai travail. J’étais beaucoup trop juste pour ce 3600 D-. Mais pour la X-Alpine que je cours en juillet il y aura 8600 D- ! Mon terrain de jeu que sont les Buttes Chaumont est un peu juste pour se faire. Il va falloir que je trouve une solution à ce problème. Question très importante en suspens.
- Matériel :
Mes chaussures Mafate Speed de Hoka one One : Que serais je sans elles ? Ces chaussures m’ont permis de protéger mes « coussinets » des innombrables impacts (cailloux, pierres) auxquels on fait face notamment dans les descentes où les chocs peuvent être très traumatisants si l’on n’est pas suffisamment armé. Surtout laisser tomber les chaussures « minimaliste » au risque de ne pouvoir parcourir qu’un nombre minimaliste de kilomètres sur un Ultra.
Préférer des flasques à une poche à eau : la poche à eau prend trop de temps remplir et à remettre dans la sac.
- Nutrition :
Une barquette de frite la veille au soir.
Un financier à minuit.
Un demi gobelet de thé avant le départ.
3 gobelets de Coca aveyronnais à chacun des trois ravitos (9 au total)
0.5 litre de coca dans la poche à eau
Total boisson Coca ingurgitée durant la course = 2.5 litres de boisson (1050 Kcalories)
A chacun de trois ravitos j’ai mangé l’équivalent de 1.5 banane = 4.5 bananes (400 Kcalories)
1 caramel (100 Kcalorie)
6 gros financiers ingurgités à Laguiole (500 Kcalories)
1 rocher chocolat praliné (200 Kcalories)
Total calories consommés depuis le réveil jusqu’à la fin de course = 2200 Kcalories
Total calories dépensées durant le trail = un peu plus de 8000 Kcalories
Soit un déficit sur le moment de la course d’environ à la louche de 5800 Kcalories. Mais il faut bien avoir à l’esprit que la capacité de notre système digestif à absorber les calories est assez limitée et que l’on est forcement en déficit sur le laps de temps que dure une épreuve de type Trail.
- Etat Psychique durant une course de plus de 10 heures :
C’est un état modifié de conscience.
J’ai une playliste dans la tête qui n’arrête pas de tourner. Il s’agit de deux titres :
Rinzler de Daft Punk (BO de Tron)
Bad Kingdom de Moderat
Ces deux titres / ritournelles m’ont beaucoup aidé à aller jusqu’au bout j’ai dû les passer en boucle des centaines, milliers de fois ? (car ce qui tourne dans la tête n’est qu’une infime portion, quelques secondes, du morceau de musique).
Sur la fin de la course on raisonne avec difficulté. Après le dernier ravito il restait 29 kms. Or dans ma tête j’avais l’impression que j’allais arriver dans l’heure à venir alors que cette dernière portion a finalement duré des plombes. Dans les faits elle a duré 4h 34min et dans ma tête elle a été infinie. Dilatation du temps ?
Comme je l’ai dit dans le récit, le cerveau a une capacité d’oubli très efficace et probablement très utile pour la survie de l’espèce.
A la fin de la course je me dis : « ce type de trail est trop difficile, ce n’est pas pour moi ». Dimanche matin après une nuit de sommeil : quand a lieu la prochaine édition ? Vivement que je m’inscrive à la prochaine !
A suivre…
1) beau récit, ça se lit bien je t’assure
2) j’ai failli m’inscrire à Verbier cette année et le parcours m’a trop impressionné
3) c’est vrai que c’est compliqué pour les gens de plat pays comme nous de manger de la course rapide en descente pour faire les cuisses
4) je ne suis pas persuadé que la muscu fasse aussi bien que la course en descente
5) tu ne fais pas de la gym le matin toi ?
6) suis vraiment étonné que tu aies mangé un plat de frites et fait du tourisme la veille
7) ah l’importance des petits plaisirs oraux pendant la course, c’est très important pour moi aussi
8) je mets toujours mon portable dans une pochette Ziplock ou loksak
9) ta montre a tenu toute la course
10) tu emmènes un impédancemetre pour la pesée du matin ? Je voulais le faire à Londres, j’ai oublié 😦
11) je n’ai *jamais* aimé les poches a eau
12) je ne sais pas non plus comment limiter la casse en descente
13) ta remarque sur Hoka et les Templiers m’a bien fait marrer, c’est tellement vrai !
14) j’ai acheté des Hoka Rapa Nui en guise de test en vue de m’offrir des Mafate Speed mais lors de mon essai en magasin j’ai été tres déçu par l’étroitesse du chausson. Tu te considères comme quelqu’un avec un pied standard ? Quelle accroche de tes Mafate en descente (les Rapa sont nulles sur ce point) pas de bobo sur la malléole ? Moi la coupe me blesse un peu… Et pour avoir fait tout le GR 20 en Peregrine, je me dis pourquoi pas les conserver sur le Trail long acmé de ma vie sportive de cet été
15) en dehors de la cible de fréquence, ne pourrais tu pas plutôt de donner une cible d’allure basée sur les barrières horaires ? Je trouve qu’au bout de 5-6 h j’en ai plus rien à fiche de regarder ma FC (et puis je perdais ma ceinture sur les Templiers, je l’ai rangée dans le sac)
16) quel sac as tu utilisé ?
17) pas de bâton car dénivelé faible ?
18) tu n’as pas encore réussi à convaincre Philippe ? On se fait un truc ensemble en 2016 ?
19) que de la course a pied en prépa ? Pas de vélo ? Quelle sortie longue max (tu sais celle qui est censée rassurer ;)) quel kilométrage en 2015 ?
20) enfin bravo ! Parce que finir dans le premier tiers pour un premier ultra c’est quand même superbe !
Merci beaucoup pour ton intérêt et tes questions :
Pour la préparation physique générale. Je fais… des pompes matin et soir. Donc malheureusement mes jambes sont épargnées. Je suis d’accord avec toi, seul le travail spécifique en descente pour les quadriceps en excentrique me semble valoir la peine. Pas sûr que les squats soient très adaptés.
Sur le fait d’avoir fait le touriste à Rodez, en fait c’était un peu le hasard. Je me suis trouvé dans cette ville, il y avait un musée, un très bon bistrot (le Café Bras… de l’univers du trois étoilés Michel Bras). Attention quand même je me suis bien économisé en terme de nombre de pas, c’était très tranquille. Concernant le repas du soir avec la barquette de frites, c’était une c…..ie. En fait j’avais prévu de manger deux ou trois financiers et cela aurait été très bien.
Bien vu le coup du portable à mettre dans sac étanche, on ne m’y reprendra pas.
Pour la montre : Polar RCX5 (pas de GPS). Donc pas de problème d’autonomie. En revanche j’ai eu le même problème que toi, vers la fin de l’Ultra la ceinture ne tient plus. On doit prendre moins de volume (moins d’eau sous cutané), il faut refixer la ceinture qui tombe, c’est pénible car il faut s’arrêter une nouvelle fois … et en plus il faudrait remouiller la ceinture ce que je ne pouvais pas faire car je n’avais pas d’eau à disposition. Donc pas d’enregistrement cardiaque sur la dernière partie de ma course (last 20 kms).
Pour la pesée: c’est celle de la veille mais mon template est celui que j’utilise pour chaque course (j’aurais dû le modifier). Non je n’emporte pas ma balance….trop peur d’être chopé au contrôle de sécurité de l’aéroport !!! 😉
Tout à fait d’accord avec toi sur les Rapa Nui, le chausson est trop étroit au bout du pied. J’ai mal. Mais avec les Mafate Speed tout pareil au début et bizarrement en les faisant je n’ai plus ressenti cette gêne. Mais oui j’ai les pieds très larges vers les orteils et Hoka One One sur ce point ne me facilite pas l’affaire.
En descente les Mafate Speed = impeccable !!
Pas de problème de mallélole…en fait j’en avais sur les Rapa Nui que je serrais trop (big problème sur la STL) et j’ai résolu le problème en desserrant le laçage.
Quant aux Perégrine : impossible pour moi. La semelle n’est pas assez épaisse pour moi =>> coussinets du pieds pas assez protégés en descente. No Way pour moi !!!
Impossible de gérer une course sur un trail avec une allure cible par portion. Les surfaces / profils sont beaucoup trop difficiles à appréhender.
Mon sac est un Salomon mais qui se révèle trop petit pour mettre tout le matos obligatoire sur un long trail de montagne.
Pas de batons pour moi : je ne sais pas m’en servir et ne le ferai pas.
Philippe il faut que j’arrive à le décider pour la STL 2015.
Et non pas de cross training pour moi, uniquement de la CAP.
J’ai fait 3 sorties longues de 2h45 deux ou trois semaines avant l’UTA.
Cela me ferait très plaisir de faire la Verbier St Bernard avec toi dès cet été !!! Allez chiche !!
Bravo Grego quelle performance et quelle aventure.
Tu parles du mal aux quadricpes, je comprends très bien ton propos, je viens de terminer le Marathon de Genève (aujourd’hui) les 3 derniers kilomètres furent terribles. Mais très beau récit, très prenant et très instructif pour moi petit runner.
Bon dommage que tu n’aies pas dépassé Superman, ça m’aurait bien fait marrer 😉 parfois l’habit de fait pas le moine.
Bon alors la SaintéLyon sera vraiment ton footing du dimanche matin maintenant, pour moi ça sera l’Everest !!!
Sylvain
Merci à toi. Bravo également à toi pour Genève. Je suis content que tu fasses la STL in extenso,la première partie est la plus belle. Et avec un entraînement spécifique dans tes montagnes (tu as cette chance) la STL se déroulera sous tes pieds sans problème.
Cool ! Ce qui m’impressionne le plus c’est que tu ais réussi à finir alors que tu pensais à l’abandon au 50ème. Il en restait encore des km à parcourir !
Ton récit, comme souvent donne envie de participer… mais là, je crois que c’est trop pour moi !
Pour le prochain, il faut juste que tu t’entraînes un peu et ça devrait passer : on comprend bien que là, tu y es allé en tongs pour faire du tourisme et pour profiter des mets locaux (coca local + frites locales) 😉
Et bien je suis surpris de constater que mon récit donne envie…c’est bien malgré moi dans ce cas. Ou alors cela titille des tendances masochistes que nous partageons tous ;-))
il est top ce récit !
Pas du tout long.
Alors bravo !
Tu t’es lancé de beaux défis pour cette année. Le premier a été bien maitrisé 😉
En plus les commentaires répondent presque à certaines de mes questions (mafate speed / rapanui pour la maxi race… elle est pas trop rigide la mafate ?)
Il y aurait aussi tellement à discuter sur l’entrainement pour la montagne en « pays plat »…
Les longues descentes des trails sont pour moi beaucoup plus dangereuses que les montées 🙂
Je crois beaucoup aux « descentes à bloc », en survitesse (qui peut se faire sur route). Les courbatures sont le meilleurs signal d’un bon travail d’ailleurs car en faisant pas mal de volume, il n’y a qu’avec ce nouveau genre de sollicitations qu’on va casser les fibres pour en refaire des plus solides.
Merci à toi Juju. La mafate est vraiment top. La première fois que je ai essayées c’était un peu difficile et puis finalement au bout de quelques séances c’était parfait. Mais tu pointes le doigt sur ce qui me préoccupe énormément en terme de préparation : la descente, la descente la descente. Cela hante mes nuits et mes sorties le matin parce que c’est la variable clés qui me permettra de terminer la X-Alpine Verbier St Bernard…ou de la quitter prématurément. Un point important il faut que je travaille les descentes avec une attaque talon alors que j’effectuais ce travail avec le midfoot et pas forcément à vitesse élevée. Il y aura très certainement de nombreuses portions sur la X-Alpine où l’on descend comme en trek avec tout le poids du corps à « allure de montagnard » et la charge sur les quadriceps est différente de celle que l’on développe à allure de petit cabri.
le 30/30 en descente est à tester. Ce sera peut-être compliqué de trouver un gros % mais bon… J’ai tendance à penser que la survitesse fait un type de renforcement (pour les descentes roulantes et que des bonds pliométriques peuvent faire le job pour les descentes raides et difficiles à courir.
Après 110 km / 800m tu risque de pas courir beaucoup 😉
je ne sais pas trop comment je suis revenu ici…Mais je viens de récupérer une paire de Mafate Speed en test.
Seulement 3 sorties au compteur (1 footing et 2 sorties rythmée (30/30 et seuil) mais je m’attendais à plus raide ! alors que ça à l’air mou et « encombrant ».
On verra sur une sortie longue et avec le temps, mais c’est étrange.
A réserver pour du long et pépère ? Quitte à payer le surpoids transporter ?
Hello Julien,
Franchement je m’y suis fait. Je ne pourrai pas m’en passer sur des chemins escarpés jonchés de pierre. J’ai juste un problème avec la Toe Box que je trouve un peu étroite. Certes elles ne sont pas de tout confort mais elles demeurent pour moi LA solution pour un trail. Eprouvées sur l’UTA, elles m’accompagneront sur la X-Alpine.
Tu as remis les Rapa-nui depuis pour comparer ?
Je pense qu’il fait les cantonner aux ultras. En dessous (saintélyon) la rapa à mon avis suffit largement.
A confirmer…
En fait si j’ai changé de modèle c’est après une séance avec Rapa Nui où mon tendon d’achille me faisait extrêmement mal. J’avais mis cela sur le compte de l’usur des Rapa Nui dont les picots étaient sur le bord extérieur gauche bien usés. Peut être que cela n’avait rien à voir, je n’en sais encore rien. Je ne les ai plus jamais remises. Je tenterai bien de les réessayer…mais après mon trail de samedi.
je pense que les rapa sont plus dynamiques, donc plus exigeantes. Ceci explique peut-être cela.
Mais les speed plus molles doivent aussi surement déplacer le « problème » (vers les genoux?)
C’est aussi pour ça que je m’applique à tout le temps changer de chaussure au fil des sorties. Même si pour chaque type de séance c’est souvent la même (une paire pour la piste, une pour le long, une pour la forêt « rapide », une pour le long en forêt…)
Tu as tout à fait raison de changer de modèles de chaussures =>> diversité des impacts, diversités des charges sur l’organisme. Une solution prévention des blessures.
Et oui mon TFL me titille depuis que j’ai mes Mafate Speed.
Merde. Merci de cette malheureuse confirmation. Ça ira pour verbier ?
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