Analyse technique de mes trois derniers Paris Versailles

Vous n’aimez pas les stats, n’aimez pas Excel, ni le data crunching? Ni les interprétations prises de têtes? Cet article n’est pas fait pour vous ! Mais moi j’aime bien me prendre la tête après avoir couru. Et plus je collectionne les courses (et surtout les données), plus j’aime les triturer.

Commençons par analyser les chiffres bruts de mes trois Paris Versailles : 2010 / 2011 / 2013

comparaisons de mes 3 PV

Je vais comparer deux à deux mon dernier Paris Versailles vis à vis de celui de 2011 et celui de 2011

COMPARAISON : Paris Versailles 2010 vs Paris Versailles 2013

Ces deux épreuves sont comparables dans le sens où elles ont été courues à la même allure. Mais on peut dire que la ressemblance s’arrête là.

  • Un cumul de Kms différent :

En effet le cumul de km à l’entraînement lors des 4 semaines précédentes pour arriver à ce résultat n’est pas du tout le même : 179 kms en 2010 contre seulement 57 cette année.

Explication : 2010 est ma première année de course à pied je suis en pleine phase de progression. Cette année j’ai réussi à maintenir un niveau de forme qui est celui que j’avais en 2010 après 6 mois de CAP.

  • Une cadence très différente :

Autre différence significative : la cadence est très différente (90 en 2010 contre 85 en 2013)

La cadence (nombre de foulées par minute) est calculée par l’accéléromètre S3+ de Polar. Cela donne une information assez intéressante sur l’efficacité de votre foulée toutes choses égalent par ailleurs. Cette information est d’autant plus intéressante sur l’analyse de ces deux courses dans la mesure où le parcours était le même et que je l’ai couru à la même allure.

Alors comment expliquer la différence?  Et bien c’est assez simple entre 2010 et aujourd’hui j’ai changé de foulée et j’ai pratiqué le crossfit de manière intensive. J’attaque désormais le sol sur l’avant du pied (et il m’a fallu beaucoup de temps pour y arriver et cela m’a valu d’avoir une fracture de fatigue l’année dernière par dessus le marché).

En d’autres termes ma foulée est plus efficace puisque je cours à la même allure qu’il y a 3 ans mais avec 5 impacts sur le sol en moins par minute.

  • Classement général :

En termes de classement à noter que pour le même temps couru le classement général a été amélioré de 5%. Cela est probablement à mettre sur le compte d’une “population générale” de coureurs un peu moins performante qu’il y a trois ans (caractère plus attractif et populaire de Paris Versailles?) et non pas sur des conditions plus difficiles cette année par rapport à 2010.

Maintenant attaquons l’analyse de mes deux derniers Paris Versailles : cette fois on va sortir les graphs !

COMPARAISON : Paris Versailles 2011 (ma meilleure perf.) vs Paris Versailles 2013

2011 je signe ma meilleure performance, je suis “en pleine bourre”.

Comparons les deux courbes de fréquence cardiaque et que constatons nous?

  • Analyse de la fréquence cardiaque

FC sur PV 2013 2011

Et bien on constate que cette année (fréquence cardiaques en rouge) je me suis cramé sur les premiers kilomètres des quais. J’étais dans le rouge dès le plat. 163 de pulse en moyenne en 2011 contre plus de 170 cette année. N’importe quoi ! Je suis parti beaucoup beaucoup trop vite, j’ai suivi un rythme trop intense, et on voit que je le paye cash tout à la fin lorsque les pulses s’effondrent sur la côte du cimetière de Viroflay.

  • Analyse de l’allure

allure pv 2011 2013

Et bien j’ai couru à la même vitesse sur les quais qu’il y a deux ans. En revanche c’est beaucoup plus poussif sur le Côte des Gardes…euhh sur chaque montée en fait ! On voit même que l’allure s’effondre (au même titre que mes fréquences cardiaques) sur la dernière montée.

Bref on peut dire que je n’avais pas du tout la même condition physique cette année comparée à celle de 2011 à la même époque.

  • Analyse du coût cardiaque

cout cardiaque pv 2011 2013

Et bien donnons l’estocade pour démontrer à quel point je n’étais pas en forme cette année comparée à 2011 en analysant le coût cardiaque qui est tout simplement la synthèse des deux données chiffrées vues plus haut à savoir le rapport entre la fréquence cardiaque et la vitesse courue (exprimée en mètre par seconde).

Incontestablement cette année j’étais beaucoup moins efficace qu’en 2011. Pour une allure donnée l’effort fourni (mesuré par les pulses cardiaques) cette année était beaucoup plus importante qu’en 2011, et c’est même flagrant dans les côtes et concordant avec mes sensations (très mauvaises lors de ces passages).

CONCLUSION : y’a du boulot !

10 réflexions sur “Analyse technique de mes trois derniers Paris Versailles

  1. J’aurais une analyse diamétralement opposée quand à l’efficacité de ta foulée, et je pense que la tienne est mauvaise… Tu es passé de 90 (acceptable) à 85 (trop lent) alors que pour améliorer l’efficacité (et attaquer médio pied), il faut au contraire augmenter la cadence et diminuer la force par impact (5% d’impacts en plus certes, mais avec chacun 30% de force en moins…).
    Donc tu as sans doute gagné en vitesse / endurance depuis 2010, mais tu as perdu en économie de course. Il faut que tu revoies ta façon de courir propice aux blessures. Attention au crossfit et autres: trop de souplesse => allongement excessif de la foulée et dégradation du rendement, ce qui est d’autant plus préjudiciable que la distance augmente.

    1. Effectivement cela corrobore mes lectures sur le CR (économie de course) dont Guillaume Millet fait une excellente analyse dans son livre sur l’Ultra Trail. Oui il est préférable d’augmenter la cadence.
      Quant au Crossfit cette discipline n’a pas pour caractéristique d’augmenter la souplesse, bien au contraire. On devient de plus en plus raide au niveau des tendons et articulations puisque le travail s’effectue en résistance. Et quant à ma souplesse, cela fait bien des années que je ne me suis pas étiré….

    1. Une simple montre de type Garmin ou Polar enregistre les pulsations, la vitesse et allure….et ensuite c’est juste du reformatage sur Excel.

  2. ahhhhhh mes articles préférés ! J’adore !

    Très sympa ta notion de cout cardiaque ! ca me donne des idées pour mes prochaines analyses tout ça

  3. j’ai pas tout lu… j’avoue…
    mais ta courbe cardio me dit (oui, je sais, les courbes cardio me parlent…) que tu t’es laissé aller dans la descente au lieu de relancer pour garder le même niveau d’effort (et dont plus de vitesse)

    Pour l’année prochaine, pense à travailler le seuil en descente et pas que les montées…
    et c’est bon pour casser les fibres et en avoir des plus solides aussi 😉

    1. J’étais tellement cramé dans la côté qu’il m’a été impossible de relancer. Rouge de chez rouge, mais finalement comme en 2011 sur cet aspect là. On se dit « tu vas voir tu vas masterisé sur la descente » et finalement on n’en peut plus.
      Oui pour la STL je vais casser de la fibre sur la descente des Buttes Chaumont une grande montagne près de chez nous !

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